Ecosse pratique page 1
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En ouvrant la porte de la maison, plus de quatre mois après l’avoir quittée, nous achevions une croisière qui nous avait menée au-delà du cercle polaire, aux confins de l’arctique, à bord de notre voilier.  Nous arrivions d’Inverness, la capitale des Highlands tout en haut dans le nord de l’Ecosse, à l’extrémité orientale de cette immense faille qu’est la grande vallée constituée de quatre lacs successifs dont le légendaire Loch Ness, et à travers laquelle fut construit puis ouvert en 1822 le Canal Calédonien. Noème, notre voilier, est resté à l’amarrage dans une marina toute neuve à l’embouchure de la rivière Ness. Ce port de plaisance est situé à deux kilomètres du centre-ville d’Inverness petite cité  paisible et calme, peut-être un peu triste. L’été elle est envahie par une foule de randonneurs partant à l’assaut  de la nature sauvage environnante. A la fin septembre, à notre retour, la majorité des touristes l’avait désertée et la ville retrouvait sa tranquillité.

Quelques jours plus tard, en voiture, départ de la maison pour Inverness afin d’hiverner « Noème » et le vider du linge, vêtements et livres, laissés à bord. Sans oublier les tenues de mer qui ont besoin d’un sérieux nettoyage. Comme le yankee et la trinquette présentent des traces d’usure ils seront du voyage en vue d’une révision complète chez le voilier.

Le choix de l’Ecosse pour hiverner est la conséquence d’une malheureuse panne d’inverseur survenue au début la traversée vers Longyearbyen, capitale du Spitzberg, au départ du petit port de pêche de Torsvag, situé à 40 milles nautiques au nord de Tromsø près du Cap Nord. Cet incident nous obligea à reconsidérer notre programme pour le Spitzberg. En compensationvisite des Lofoten avant de redescendre sur Inverness.

Le bateau aurait put hiverné en Norvège mais pour des raisons de commodités l’Ecosse a été choisie nous épargnant ainsi les trois semaines de navigation de Pauillac aux Highlands le printemps prochain pour remonter vers le nord et espérer atteindre enfin le Spitzberg.

Malgré cette déconvenue la croisière fut attrayante et très agréable.

En résumé nous sommes montés avec des vents de secteur nord et plutôt de nord-est en Norvège et redescendus avec des vents de secteur sud et plutôt de sud-ouest des Shetland à Inverness. Beaucoup de près  comme l’année dernière donc. Du beau temps dès notre  départ de Pauillac. Un petit coup de vent à Dublin et le reste du temps, globalement, que du soleil. Pour la route retour par contre les conditions météorologiques se sont progressivement détériorées.

Départ de Pauillac à la mi-mai, remontée de la côte atlantique avec une escale à Sauzon puis le lendemain à Audierne. De là passage rapide de la Manche vers les Sorlingues et prise d’un coffre à Sainte Mary’s : il n’est pas possible d’accéder au quai sauf temporairement pour un plein d’eau ou de gazole. Mouillage toujours aussi rouleur et peu plaisant mais les Scilly sont tellement belles et agréables. Deux jours d'escale accompagnés d’un beau soleil printannier à déambuler dans les rues et sur les sentiers, à redécouvrir ces îles où nous faisons toujours escale sur la route de l’Irlande.

Libérés du coffre nous embouquons la grande passe de l’ouest bordée de multiples brisants d’où émergent, dans la brume, d’innombrables écueils acérés de sinistre réputation. Sortis de la passe direction de Dublin au nord-nord-est dans la brumaille par un temps calme, toutes voiles dehors, poussés par une brise légère bien établie de nord-ouest. Le canal Saint Georges  sera franchi en fin de nuit, sans avoir croisé beaucoup de trafic. La seconde moitié de la route se faira avec 15-20 nœuds de vent au plein vent arrière sur une mer d’Irlande agitée et rouleuse, Noème se balançant bord sur bord. La trinquette est amenée pour qu’elle cesse de battre et faire vibrer la mâture ; non seulement elle se gonfle mal mais de plus dévente le yankee. Noème progresse sous un ciel d’un bleu éclatant le long de la côte parsemée d’éoliennes et bordée de bancs de sable, soulignée en arrière-plan par les monts de Wicklow. En fin d’après-midi la baie de Dublin est en vue, le trafic maritime commercial s’intensifie. Dans le lointain, au fond de la baie une multitude de voiliers multicolores  évoluent en tous sens.

L’étrave est pointée vers le port de Dún Laoghaire (prononcer « Dun Liri ») dans le sud-est de la baie de Dublin. Le port est entouré de deux hautes jetées immenses : la jetée Est mesure 2.3 kilomètres et celle de l’Ouest 1,8 kilomètres. La marina se trouve dans cet espace, située à côté du terminal des ferries à très grande vitesse, protégée elle-même d’une autre digue de 1,15 kilomètre. Il est indispensable de rester vigilant et prudent lors de l’approche du port, car si le chenal d’accès est parfaitement balisé les ferries sont très rapides et prioritaires. Dans l’avant-port depuis de nombreux bateaux fusent plusieurs « bonjour » et quelques courtes phrases de bienvenues en français. Encore peu de voiliers à cette saison, le ponton visiteur est entièrement libre. Cette marina très chic, propre comme un sou neuf, sans une crotte de mouette sur les pannes est excessivement sécurisée : les portes ne s’ouvrent qu’avec les empruntes digitales scannées des matelots. L’accès par la mer lui reste grand ouvert, les intrus potentiels doivent imaginer sans doute qu’une lourde chaîne bloque, la nuit, la passe d’entrée. En dehors de cela l’accueil est très professionnel, le personnel affable et disponible. Mais ce fut le port à la redevance la plus élevée de toute la croisière.

A notre prochain passage nous irons à Howth au nord de la baie de Dublin port de pêche et de plaisance moins onéreux.

Pour l’instant l’agglomération d’escale est Dún Laoghaire. Le centre ville à cinq cents mètres des pontons offre de nombreux « pubs », supermarchés, magasins d’accastillage, cybercafés. La très belle promenade du  front de mer, les vieilles villas victoriennes coquettes et leurs jardins fleuris, lui donnent un certain charme désuet.

Le mauvais temps va s’installer pour plusieurs jours. Autant en profiter pour visiter Dublin situé à douze kilomètres de là. La gare, à cinquante mètres de la marina, facilite l’accessibilité au  train. Les départs sont fréquents tout au long de la journée. Nous sillonnerons les rues de Dublin sous un ciel plombé, par des journées ventées parfois pluvieuses. Dublin est établi à l’embouchure de la rivière Liffey qui naît dans les monts de Wicklow au sud et s’étire sur 125 kilomètres avant de venir séparer la ville en deux : le Dublin populeux au nord et le Dublin opulent au sud. La Liffey finit de s’écouler, avant de se livrer à la mer d’Irlande, entre les quais de pierre des quartiers modernes baignés par une brise marine continue, nous rappelant que Dublin a toujours été un grand port.

Au centre de la ville se dresse la « Spike » la flèche du millénaire érigée en l’an 2000, symbole de la métamorphose de la ville. Malgré les gigantesques travaux immobiliers de modernisation qui font maintenant ressembler ces quartiers modernes du port à n’importe quel quartier d’une ville moderne de la planète, Dublin a su préserver son cœur historique et ce ravissement que nous procurait le plaisir de flâner dans ses artères. Trinity collège fondé en 1592 sous le règne d’Elizabeth I reste la plus prestigieuse université d’Irlande dotée d’un patrimoine culturel et artistique étonnant dont la pièce la plus célèbre est le Livre de Kells, manuscrit enluminé réalisé par des moines celtiques vers l’an 800. Old Jameson Distillery installée depuis 1780, haut lieu de production historique du whiskey avec un musée très agréable et une dégustation  servie à la fin de la visite. Guiness Storehouse lieu d’élaboration de la célébrissime « Brune » Guiness, boisson incontournable à consommer dans les cafés et « pub ». La visite guidée des appartements et de la chapelle royale de Dublin Castle. Christ Church Cathédral impressionnant édifice dont le début de la construction remonte aux environs de 1030 avec une des plus grandes cryptes médiévales de l’Irlande et de la Grande Bretagne.

Vadrouiller au long des rues le nez en l’air et Dublin dévoilera tout son charme : les bâtiments de style géorgien aux portes si colorées, les innombrables pubs où coule la Guinness, les nombreux parcs aux arbres centenaires, les maisons au style victorien, les musées, les traces de ses écrivains, la gentillesse des Dublinois. Une visite de Dublin ne pourra que vous enchanter. Prolonger  donc un peu l’escale avant de pousser plus loin votre virée.

Le beau temps revenu, après cinq jours de pause, les amarres sont larguées. Route au nord vers Bangor établit sur la côte sud au seuil de  la baie de Belfast. De nouveau les bords de près au débouché de la baie de Dublin. Une bruine épaisse, un voilier fantomatique et une bonne brise nous accompagneront presque tout le long du parcours. Le voilier, au gré des bords de près, disparait épisodiquement et bientôt définitivement dans la brume. Le crachin se dispersera en fin de soirée laissant enfin place au soleil. Dans une agréable lumière dorée de fin de journée de printemps, arrivée à Bangor ville balnéaire animée et très fréquentée où règnent déjà une température élevée et une ambiance décontractée  de vacances, bien que ce ne soit que la fin du mois de mai. Sa marina élégante bien organisée, jouxte le port de pêche à même la ville. Un superbe Trois Mâts Suédois y est à quai en réfection. Entourée de hautes demeures victoriennes colorées dominant la mer, elle nous offrira une place pour quelques jours. Par de belles journées printanières et chaudes nous cheminons en flânant sur des sentes pédestres à flanc de coteau à la découverte de cette côte verdoyante. Sur la place centrale, animée par des équilibristes et amuseurs publics, nous faisons la queue devant le marchand de glace à proximité du petit train promenade et des pédalos en forme de cygnes, imitant en cela les estivants accablés de chaleur. Au centre-ville dans un parc, sur une superbe surface gazonnée, nous assistons au déroulement de parties de bowling sur gazon opposant plusieurs équipes dont les protagonistes sont vêtus d’une tenue d’un blanc immaculé irréprochable. Les manches, dans une ambiance « So British », se succèdent tout en retenu sans un seul geste excessif.

Les distractions de Bangor épuisées et le temps au beau fixe départ pourtraverser le Canal du Nord vers l’Ecosse en direction de Crinan. La navigation se fera pratiquement au moteur toute la journée, le vent est quasi absent. Il est préférable de ne pas trop traîner dans le « North Channel » car les courants sont forts (jusqu’à 6 nœuds en vives-eaux) et s’inversent à chaque marée, autant profiter du courant pour progresser. Mull of Kintyre, cap à l’extrémité de la péninsule du Kintyre, sera largement débordé pour éviter les remous malsains engendrés par ces forts courants de marée. En cas de vent  fort contre le courant dans cette zone la mer se lève dangereusement et la navigation devient vite périlleuse. Nous préférons nous rapprocher d’Islay. Si l’île est réputée pour ces distilleries de whisky, la mer y est aussi plus calme. En  côtoyant son bord nous apercevons les toits de Port Ellen, principal port  d’Islay où nous avions mouillé  l’année précédente pour laisser passer un coup de vent.

  

Voyage  en Norvège été 2009

(17 mai - 6 septembre)

Mouillage de St Mary's

Inverness marina

Pauillac

 Dún Laoghaire

Calendrier

17 mai : Pauillac  Royan

18 au 19 mai Royan Sauzon

20 mai Sauzon Audierne

21 22 mai Audierne Sorlingue

23 24 mai Sainte Mary’s Dun laoghaire

29 mai Dublin Bangor

31 mai Bangor Crinan

1er juin Crinan Fort William  Corpach

2 juin Banavie Fort Augustus

3 juin  Fort Augustus Inverness

4 juin Inverness Wick

7 juin Wick Kirkwall

9 juin Kirkwall Lerwick

11 au 12 juin Lerwick Bergen

16 juin Bergen Skifjord

17 juin Skifjord Maloy

21 juin Maloy Bergen

27 juin Bergen Myklebust

28 juin Skifjord Raudoya

29 Raudoya Kristiansund

30 Kristiansund Uthaug

1er juillet Uthaug Rorvick

2 juillet Rorvick Sandnessiuoen

3 juillet Sandnessiuon Bodo

 6 juillet Bodo Skutvik

7 juillet Skutvik Engennes

8 juillet Engenes Tromso

10 juillet Tromso Torsvag 

11 juillet Torsvag Tromso (18h30 demi tour)

15 juillet Tromso Engenes

16 juillet Engenes Lodingen (Vesteralen)

17 juillet Lodingen Svolvaer (Lofoten)

21 juillet Svolvaer Leknes

22 juillet Leknes Reine

25 juillet Reine Sandviken

26 juillet Sandviken Nesna

27 juillet Nesna Bronnoysund

28 juillet Bronnoysund Rorvik

29 juillet Rorvik Stokksund

30 juillet Stokksund Uthaug

1er août Uthaug Trondheim

20 Août Trondheim Vingvagen

21 août Vingvagen Kristiansund

22 août Kristiansund Alesund

23 août Alesund Maloy

24 Août Maloy Floro

26 Août Floro Lerwick

2 Septembre Lerwick Kirkwall

5 septembre Kirkwall Wick

6 septembre Wick Inverness