Accueil
2011 p2
2010 p2
Accueil
2011 p2
2010 p2

Nouvelles du bord

2011

            Bientôt (début avril) nous irons rejoindre notre voilier en Ecosse pour le préparer en vue d'une croisière aux îles Féroé, suivi d'un tour de l'Islande.


            Le programme pour cet été devrait être le suivant : départ prévu début mai de Lossiemouth direction la côte ouest des Orcades que nous n'avons jamais exploré. Ensuite la côte ouest des Shetland et ses nombreux ports (Scalloway, Skeld, Aith, Voe, Brae, Cullivoe) au cœur d'une nature séduisante. Traversée pour les îles Féroé situées à mi-chemin sur la route de l'Islande avec escale à Torshavn la capitale. Enfin départ vers l'Islande en fonction de la météo très capricieuse et versatile dans l'archipel. Tour de l'Islande d'est en ouest en passant par le Cap Horn pour rejoindre Reykjavik.






































            25 avril : avec du retard dans le programme, arrivés à Lossiemouth en fin de journée après 2000 km en voiture (très chargée). Le temps est sublime, pas un seul nuage. En arrivant nous n'avons pas vu de neige sur les montagnes alors que l'an passé à la même période tout était enneigé avec un froid vif.

            Noème est sagement au quai, a première vue il a résisté à l'hiver. Nous constatons rapidement que deux défenses manquent à l'appel et une troisième est en mauvais état. La peinture de la coque au niveau des pare-battages est usée. Deux amarres ont soufferts, elles sont effilochées à une de leurs extrémités. La suite de l'examen  ne révèle rien de plus. Finalement pas grand chose au bout de 7 mois passé le long du quai. Notre inquiétude quant à l'état dans lequel nous pensions retrouver notre voilier se dissipe rapidement. Le ponton visiteur étant libre  le moteur est démarré (au quart de tour et sans un hoquet), Noème quitte son quai d'hivernage pour s'y installer. Le transfert de tout le bazar qui est dans la voiture sera plus facile que de le descendre, sur l'épaule, accroché à une échelle de quai verticale; d'autant plus que la marée est basse.

            A l'intérieur rien n'a bougé, pas de moisissures non plus, tout est sec. Nous voila rassurés.

            Le harbour Master nous souhaite la bienvenue, nous raconte ce que l'hiver a été : court mais froid, neige en abondance et absence de grosse tempête avec un radoucissement depuis le mois de mars.  Ce qui explique qu'il y ait déjà de si nombreuses fleurs dans la campagne.


            28 avril : Le temps est toujours aussi sublime. La voiture a été déchargée et l'ensemble du barda transféré à bord. Noème est progressivement réarmé avec une activité entrecoupée de conversations avec les gens du cru.

            Rob notre voisin de ponton, "climber" sur les plateformes pétrolières est arrivé hier avec tout un matériel de scaphandrier et a plongé dans le port pour vérifier l'état de son bateau et l'état du quai. Il en a profité pour inspecter la coque de Noème et contrôler  les anodes du sail-drive. Pour lui tout est O.K., pas besoin de sortir le bateau pour un carénage. Merci Rob.


            29 avril : la journée a été nécessaire pour faire la toilette du bateau. Pas de nettoyeur haute pression à disposition aussi l''antique lave-pont a-t-il refait surface. Beaucoup d'énergie pour frotter et réussir à enlever la crasse et les fientes de mouettes disséminées un peu partout sur le pont. Cela s'est fait sous un soleil radieux avec vent d'est frais le jour où le futur roi d'Angleterre convolait en justes noces avec une roturière. De quoi peut-on se plaindre?


            1er mai : départ pour la France avec un arrêt à Paris. Temps splendide tout au long de la route.


            5 mai : de retour à la maison avant de repartir pour l'Ecosse le 15 mai.


            15 mai : arrivée le soir sous la pluie au port de Lossiemouth. Fin des préparatifs. Attente d'une météo correcte pour monter directement à Scalloway sur la côte ouest des Shetland à 166 milles de Lossiemouth. Pour le moment les dépressions se succèdent à un rythme éffréné, et génèrent des vents forts entre 30 à 40 noeuds.

            Comme nous avons prolongé notre séjour de pratiquement un mois le responsable du port a eu la gentillesse de ne nous faire régler que la moitié du tarif en vigueur pour le mois. De plus il nous a accompagné dans sa voiture personnelle jusqu'à Elgin (5 km de Lossiemouth) pour que nous puissions acheter du papier pour l'imprimante de notre fax-météo et encore mieux il a payé lui-même les deux rouleaux et il nous a été impossible de le rembourser. Quand on vous dit que les Ecossais sont aimables!

            Si vous avez l'occasion de vous arréter à la marina de Lossiemouth n'hésitez pas, vous serez toujours les bienvenus.




















            

            Retour par les Hébrides, escale à Stornoway, descente de la côte ouest Irlandaise pour regagner Pauillac sur la Gironde vers la mi-août ou fin août au plus tard.


            La suite du périple devrait, après quelques travaux sur Noème, nous mener à traverser l'Atlantique à la mi-octobre pour les Antilles. Au début du printemps remonter sur NewYork, rallier Saint-Pierre-et-Miquelon. Si tout va bien et si nous nous en sentons capables emprunter le passage du Nord-Ouest avec un crochet par le Groenland pour arriver en Alaska à la fin de l'été. Après on verra...

  

            23 mai : dépressions très creuses sur le nord Ecosse et les Shetland, une autre sur le proche atlantique. Un force 10 établi sur toutes les zones de la Mer du Nord. Nouvelles dépressions pour le 24 avec le même type de vent. Le départ envisagé mercredi semble compromis surtout que de nouvelles dépressions font leur chemin sur l'Atlantique Nord avec en perspective de nouveaux coups de vent pour la journée de jeudi. Une amélioration peut-être bientôt.

            Nous avons sympathisé avec un équipage Franco-Australien, Marie et Charles, sur leur voilier Acrobat, qui hiverne dans le port de Lossiemouth depuis maintenant trois hivers après avoir parcouru un demi-tour du monde en provenance de Freemantle. Après avoir croisé en Indonésie, dans l'Océan Indien, la Mer Rouge, le canal de Suez, la Méditérranée, la France tout en travaillant aux escales ils sont maintenant en Ecosse. Ils l'apprécient suffisament pour avoir envie d'y rester, continuer à y naviguer dès que leur emploi leur en laisse le temps (et aussi la météo). Mais chez les navigateurs rien n'est définitif.


            25 mai : finalement la fenêtre météo persiste et au petit matin de ce mercredi Noème quitte son port d'hivernage par une petite brise fraîche de sud-est, direction Kikwall aux Orcades. La première étape envisagée était Scalloway aux Shetland mais la fenêtre météo prévue sera trop courte. 35 noeuds de nord-est  prévu en fin de nuit sur Fair-Isle, d'où l'option Kikwall. Progression lente à 3/4 noeuds sous un ciel bas et gris, mais sans pluie. Le gennaker est hissé, le vent monte graduellement pour s'établir à 10/12 noeuds en milieu de matinée sur une mer encore agitée des derniers coups de vent. La vitesse de Noème reste stable à 7,5/8 noeuds. Le vent s'établira en milieu d'après-midi à 20/22 noeuds mais toujours de sud à sud-est. Le gennaker est enroulé et rangé, yankee et trinquette déployés. Le loch affiche toujours ses 8/8,5 noeuds. Au niveau de South Rosnalday une pluie fine commence à tomber mais sans renforcement du vent. A 22 heures nous revoilà à la marina de Kirkwall. La pluie s'intensifie et persistera toute la journée du lendemain.


            27 mai : vent annoncé de suroît puis de sud  à sud-est en fin de journée se renforçant en soirée force 5/6 Beaufort. Etape au portant dans une mer hachée et rouleuse. A 22 heures 20 noeuds de sud-est, nous voilà dans le chenal d'accès du port de Scalloway, chenal bordé de cailloux et de hauts-fonds. Un peu plus en avant, la carcasse d'un chalutier surmontant un énorme rocher, finit son existence assaillie par les vagues qui y déferlent. La pluie s'intensifie mais le vent reste stable. Le moteur est démarré et les voiles affalées. Le pont rangé. Le moteur est embrayé. Mais que nenni, pas de réponse, Noème n'avance pas, absence des remous caractèristiques liés au bon fonctionnement de l'hélice. Le capot moteur est soulevé en vitesse : le moteur tourne correctement, l'inverseur est opérationnel. Mais voilà c'est que ça tourne dans le vide. L'hélice vraisemblablement est partie, libre, nager avec les poissons. La grand'voile est rapidement hissée au deuxième ris pour reprendre de la vitesse. Slalom entre les bouées du chenal, au ras des bouées tribord pour ne pas dériver et risquer sortir du chenal sur bâbord. Pluie fine pénétrante et visibilité réduite autant par la pluie que par la cagoule qui s'ingénie à vous tomber surle nez. Le chenal parait bien étroit dans ces conditions. Enfin virer à la dernière bouée rouge pour rejoindre le ponton. Celui-ci est bien à sa place, comme indiqué sur la carte, relativement long. Seul un petit bateau à moteur y est amarré au tiers extérieur. Grand voile au dernier ris puis affalée, Noème s'approche du ponton, court sur son erre, rase le bateau à moteur en l'épargant et s'arrête devant lui plaqué au ponton par le vent. A l'extrémité du ponton le Scalloway Boating Club est éclairé, plusieurs personnes appuyées à une balustrade regardent sans bouger, certains une pinte de bière à la main.  Les amarres sont tournées par l'équipage soulagé que tout ce soit bien terminé sous l'oeil de spectateurs avertis.

            Le lendemain plonger sous la coque pour savoir si l'hélice est bien absente. Certes le maillot de bain est de rigueur mais, pas fou, recouvert d'une combinaison de plongée en néoprène. Température de l'eau garantie à 10°C. Pas beaucoup d'hésitation pour constater l'absence d'hélice. mais difficile à comprendre quelle se soit dévissée.









            Scalloway nous ouvre ses portes pour quelques jours. Trouver une nouvelle hélice, mettre le bateau au sec  (car dans cette région le marnage est quasiment inexistant, quatre-vingt centimètres entre la marée haute et la marée basse, insuffisant pour pouvoir changer l'hélice) va prendre un temps certain d'autant plus que nous sommes samedi.

            

            Scalloway fut la première "capitale" des Shetland. Au XVII ème siècle elle fut supplantée par Lerwick, sur la côte est, qui tout aussi bien protégée était mieux placée sur la route de la Norvège.

            La baie, dominée par les ruines majestueuses du château, dont la construction débuta en 1600 sous l'autorité du tyran Earl Patrick Stewart (exécuté avec son fils Robert en 1615 à Edinbourg pour cause de cruauté), ouverte à la mer au sud par un chenal étroit, assure un remarquable abri par tout temps aux bateaux de passage. Un premier quai fut construit en 1830 et étendu en 1896 pour faciliter l'accostage du bateau à vapeur. En 1980 le quai fut encore agrandi, avec construction d'une grande esplanade à l'intention de la flotte des chalutiers locaux.

            Si Scalloway déclina face à Lerwick, au XIX ème siècle la prospérité de l'industrie de la pêche lui permit de reprendre un peu de sa superbe. Les armateurs y construisirent de petites maisons coquettes le plus souvent avec de jolis jardins. Ces maisons, aujourd'hui, semblent être bien petites mais à l'époque elles étaient le signe d'une certaine fortune et étaient considérées comme vastes.

            Scalloway fut au cours de la seconde guerre mondiale un lieu de la résistance norvégienne. C'est l'épisode dit des "Shetland Bus". Les équipages des bateaux de pêche norvégiens purent maintenir une route ouverte entre les Shetland et la Norvège occupée et ainsi assurer le passage d'armes et de fournitures à destination de la résistance norvégienne, d'évacuer des réfugiés de la Norvège sur Scalloway. Sur le front de mer un monument rappelle le sacrifice de certains de ces marins disparus en mer au cours de ces opérations.

            Tout au bout de la baie, le Scalloway Boating Club avec son ponton accueille les plaisanciers de passage depuis de nombreuses années, avec douches, lave-linge, et bien sûr le bar du club. 


            3 juin : dès lundi soir tout était organisé pour la mise au sec de Noème et avoir la nouvelle hélice. Mercredi matin par un temps épouvantable 35 noeuds de vent avec rafales, une pluie drue et incessante, la sortie de l'eau de Noème s'est faite le plus simplement du monde par des grutiers qui considéraient le vent comme anecdotique (quasiment). Le maître de port et son adjoint nous ont aidé pendant toute la manutention, stoïques sous la pluie. Ici le temps venteux et pluvieux ne perturbe pas grand monde.

            La nouvelle hélice devrait arriver vraisemblablemnt lundi, le temps de découvrir Scalloway et ses environs.


  

Baie de Scalloway

Ponton visiteurs du

Scalloway Boating Club

            7 juin : Gunilla un trois mâts suédois entre dans la baie de Scalloway. De jeunes filles et garçons tous blonds comme les blés, à de rares exceptions, constituent l'équipage (encadré par quelques adultes). Surprise l'accostage ne se fait plus à la voile mais avec un boîtier de commande électronique suspendu au cou du manoeuvrier. Plus pratique et facile mais beaucoup moins de charme  qu'une arrivée à la voile, l'équipage aux manoeuvres. Restent les lamaneurs qui saississent les pommes de touline puis tirent à eux les amarres avant de les tourner aux bittes du quai.




















            8 juin : mise en place de la nouvelle hélice. Attente de la grue pour remettre Noème à l'eau.


            9 juin : Noème de nouveau à l'eau.


            10 juin: départ aujourd'hui à 15 heures 30 pour Torshavn capitale des Féroé.


            11 juin : Arrivée à Torshavn à 22 heures. Vent de nord-est 15 noeuds en sortant du chenal nord de Scalloway, cap au nord-ouest route directe sur Torshavn. Temps clair et ensoleillé, vent régulier en force et en direction au cours de l'après-midi et de la nuit. Renforcement à 20 noeuds dans la nuit et passage au nord. Prise d'un ris dans la grand'voile pour plus de confort. Le plus désagréable fut une houle de deux mètres par le travers puis une mer croisée en approchant des Féroé liés aux innombrables coup de vent de ces derniers jours dans le secteur. En fin d'après-midi le vent tourne au nord-nord ouest et faiblit, le près devient serré. En fin de soirée, à 10 milles de l'arrivée plus de vent. Qui aurait cru à une arrivée aux Féroé au moteur avec lunettes de soleil sur le nez (mais avec les polaires quand même)?

            Les digues du port franchies direction le fond de la darse vers l'accueil visiteurs. Surprise un nouveau ponton a été récemment aménagé, plus de place le long de l'ancien quai. Les catways sont un peu courts pour Noème. Amarrage à l'extérieur du ponton à cheval sur deux emplacements. De l'autre côté du catway, d'une vedette, une voix nous souhaite la bienvenue en français. Surprise! Un féroïen, dans le marché du poisson et la restauration, a vécu quelques années à Boulogne-sur-mer et s'exprime fort bien en français. Après une petite discussion et échanges divers, nous voyons sa femme, qui avait quitté la vedette, revenir et nous offrir deux plats de shushi de son restaurant. Bel accueil et magifique fin de croisière par une soirée ensoleillée à laquelle nos interlocuteurs ne sont pas habitués car généralement il fait gris ou il pleut.

            

            12 juin:  Passage à la capitainerie pour signaler notre entrée sur le territoire. Le capitaine du port préviendra lui-même les douanes pour les formalités d'usage. Accueil courtois et sympathique y compris de la part des douanes.

            Un arrêt de plusieurs jours pour visiter quelques îles avant de continuer le voyage.





































Visite de la plus petite capitale du monde. 19 000 habitants. Le tiers de la population y habite. Centre-ville très agréable et charmant. Les maisons de la vieille ville situées sur la péninsule deTinganes à l'entrée du port, en bois, peintes en rouge ou en noir, à colombage, aux toits recouverts d'herbe, se serrent autours de ruelles étroites empierrées. Le site est remarquable.

            Des barques aux couleurs vives sillonnent la baie. La rame est un sport national et traditionnel. Des équipages s'entraînent pour la course qui aura lieu le 29 juillet jour de la fête nationale.


            
























  

Baie de Scalloway

Torshavn : le port