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Nouvelles du bord

2012

  

            Aux Bermudes le coût de la vie est élevé, tout y est cher. Au supermarché par exemple les pommes à 1 dollar la pièce, la baguette de pain à 4 dollars, la livre (anglaise) de banane à 2 dollars. Nous avions prévu d'acheter des cartes routières pour la traversée et pensions benoîtement en trouver relativement facilement mais que nenni. Un seul shipchandler pouvait nous en fournir en passant commande aux USA à 100 dollars US la carte ; le très connu (et quasiment le seul d'importance sur place) PW'S Marine Center.

            Sinon c'est un lieu agréable, un vaste lotissement élégamment fleuri, très anglais. Sur ce petit territoire les seuls espaces vierges d'envergure que nous avons pu apercevoir sont les terrains de golf et par-ci par-là quelques jardins potagers qui ont réussit à échapper à la pression immobilière. Tout le territoire est construit mais il n'y a pas d'immeubles sauf à Hamilton la capitale. Une grande unité dans la construction des bâtiments, en particulier les toits tous identiques et peints systématiquement en blanc, confère une harmonie certaine à l'ensemble.

            Le climat est doux, parfois chaud mais sans excès, une mer scandaleusement transparente qui vire du bleu intense au vert transparent au fil de la journée, des plages de sable blond. Les autochtones presque tous habillés de bermudas souvent associés à des chaussettes montantes sont nonchalands, serviables et amènes, prêts à rendre service, à vous procurer vos renseignements.

            Une grosse activité touristique règne sur l'archipel entre les innombrables paquebots de croisière et les nombreuses arrivées par  lignes aériennes, ce qui lui permet de vivre confortablement. Pas de quartiers défavorisés, pas de misère apparente dans la rue. Une propreté étonnante. Les lieux publics entretenus. Peut-être un peu trop policé.

            Ces Bermudes sont vraiment attrayantes, une des régions que nous avons préférée depuis notre départ de la Guadeloupe.  Musarder et vadrouiller sont les principales acivités du voyageur sur cet archipel au riche et trouble passé historique malgré sa petite superficie mais placé sur une route stratégique entre l'Europe et l'Amérique du Nord. Visite des musées, de vieux forts et fortins, de la ville Saint georges au charme désuet.


16 juin : Le départ était prévu ce jour là, la météo annonçait un temps calme pour les deux jours à venir localement. Départ repoussé pour de fortes pluies attendues même si le vent prévu n'était que de 15 noeuds. Démarrer une traversée avec de la pluie n'est pas enthousiasmant. Heureusement car dans l'après-midi de ce samedi le vent a commencé à monter en puissance promptement pour s'établir en un quart d'heure à 35/40 noeuds rafales à 45/48 noeuds à l'anémomètre. Le jeu était de savoir qui décrocherait. Absolument impressionnant et d'être au mouillage n'était pas une sinécure. Moteur mis en route pour soulager le mouillage. Noème, couché sous l'action des rafales, partait dans tous les sens. Malgré le moteur et le timonier arcquebouté à la barre pour limiter les embardées, Noème est passé deux fois sur son mouillage, deux tours complets. Plusieurs voiliers ont décroché et ont du remouiller, certains ont préféré rester bout au vent et au moteur en attendant l'accalmie. Sur ce plan d'eau protégé les vagues n'ont heureusement pas dépassé le mètre.

            Trois heures de déchaînement des puisances du vent et de la pluie. Ce phénomène météorologique était la naissance d'une perturbation qui allait évoluer dans les 48h en tempête tropicale sous le doux nom de Chris. Ni annoncée ni détectée à l'avance par les services météorologiques. Le coup de vent a été annoncé au navtex deux heures après son début et accompagné d'une modification totale des prévisisons météorologiques pour les 48 heures suivantes. Les fichiers Grib que nous avions regardés pour le départ n'avaient rien anticipé et si la dépression avait bien été repérée ainsi que la possibilité de pluies fortes par les prévisionnistes, aucun n'avait prévu que cette dépression se creuserait aussi vite et développerait des vents aussi violents. Comme quoi la météo n'est nullement une science exacte. Le navigateur doit demeurer prudent lorsqu'il envisage une traversée de plusieurs jours. L'observation et la lecture des fichiers Grib n'offrent aucune garantie sur les prévisions réelles des conditions météorologiques à court ou long terme et peuvent être faussement rassurantes. Ce n'est pas la première fois que nous remarquons un désaccord complet entre les fichiers Grib et la situation réelle, ce genre d'outil n'est qu'indicatif et à prendre avec beaucoup de prudence. Nous recevons à bord Navtex et cartes météofaxsimilées (par FAX 30 Furuno) émis depuis Boston ou Halifax, finalement c'est ce qu'il y a de plus juste car analysés par un prévisionniste même si parfois les phénomènes très localisés ne sont pas pris en compte ou si il y a un délai entre le temps subit et ce qui est annoncé.

            Finalement l'ancre a tenu. Le vent s'est apaisé pour ne plus souffler que 15 noeuds mais avec la persistance des pluies.


17 juin : Pluies dans la matinée, amélioration franche dans la soirée et prévisions météorologiques maniables pour les jours à venir sur zone.


18 juin : Clearance le matin à 10 heures, rapide et sans frais supplémentaires. Vers onze heures le guindeau commence à remonter la ligne de mouillage. Arrivé à pic l'ancre  ne décroche pas. Deux, trois tentatives. Rien à faire, impossible de remonter l'ancre. Voila pourquoi l'ancre a tenu. Mais maintenant c'est le départ  et franchement aucune envie de plonger à 10 mètres pour aller voir. Moteur en avant doucement on dépasse l'ancre chaîne bien tendue, elle finit par bien vouloir quitter sa souille. Ouf!

            Après 15 jours passés au mouillage à Georges Harbour c'est parti pour 640 milles nautiques plein nord vers Newport dans l'Etat de Rhode Island plus exactement à Jamestown où nous avons retenu un "mooring" à Conanicut Marina pourquelques jours.

            Appel au centre de surveillance radio une fois arrivés dans le chenal de Town Cut pour obtenir leur autorisation de sortie. A la bouée cardinale Mills remontée au près bon plein avec environ 15 noeuds de vent sur une mer peu agitée.


19 juin  0 heure : panne de vent donc moteur.

            Pas un souffle de vent pendant trente six heures.


20 juin : En début d'après-midi réapparition du vent. Au près bon plein jusqu'en début de soirée avec un vent de 12 noeuds et une mer belle. A 18 heures le vent a tourné on passe au près. Ce vent n'a pas fait que tourner c'est qu'il est monté en puissance à 20/27 noeuds. Sur la carte météo facsimilée on voit  bien que la dépression Chris nous envoie ce petit cadeau. La mer se creuse à 2,5 m. Toute la nuit 25 noeuds, rafales à trente et au près. Difficile de se reposer d'autant plus qu'en milieu de nuit les premiers effets du Gulf Stream se font sentir. Bien que le courant soit dans le même sens que le vent, la mer s'est creusée un petit peu plus. Merci pour le confort. La vitesse fond diminue progressivement au fur et à mesure que Noème progresse dans le courant.


21 juin : La même situation se prolonge jusqu'au début de l'après-midi où le vent passe sous les 20 noeuds pour se stabiliser autour de 10 noeuds. Mais voilà nous sommes en plein milieu du Gulf Stream et la vitesse fond n'arrête pas de chuter. Le loch affiche gaillardement deux noeuds.


22 juin : Beau temps chaud, 8/10 noeuds de vent de sud-ouest. Vitesse surface 4,5 noeuds, vitesse fond 0,9 noeuds. Bon! Bon! D'accord la mécanique va suppléer au manque de vitesse. Malgré le moteur la vitesse fond reste médiocre à 1,5 à 2 noeuds. En compensation il fait beau.

            Petit à petit la vitesse fond reprend de la vigueur. Le Gulf Stream est enfin franchi. Laborieux et encore le temps fut plutôt favorable.

            A 17 h la VHF crachote. Les Coast Guard américains annonce gale sur la zone. Ils parlent tellement vite en mâchant du chwingum qu'on ne comprend pas tout. Pour avoir des informations complémentaires nous les rappellons. La seule réponse c'est que des vents de 30/35 noeuds sont attendus qu'ils sont dans notre ouest  se déplacent vers l'est à une vitesse de 15 noeuds et que nous sommes sur la trajectoire. Préparation du bateau pour ce nouveau coup de vent. Deux heures plus tard un message au navtex annonce une ligne de forts orages sur toute la Nouvelle Angleterre et plus particulièrement sur NewYork se déplaçant vers l'est à 15/20 noeuds associée à un risque de foudre non négligeable en plus du vent et de fortes pluies. Leurs coordonnés sont bien précisées sur le bulletin. Comme nous en avons un peu assez de tous ces coups de vent nous décidons de mettre à la cap pendant trois heures. Nous verrons passer devant nous dans notre nord, d'ouest en est, un véritable feu d'artifice d'éclairs. Nous aurons juste un peu de pluie et une petite poussée de rien du tout de vent.

            En milieu de nuit nous remettons en route.


23 juin : Journée paisible au près bon plein, ensoleillée, mer peu agitée et cela jusqu'à l'entrée de la baie de Newport. La baie est littéralement envahie de voiliers et  de bateaux à moteur naviguant dans tous les sens mais pas en dépit du bon sens. Tous les équipages sont attentifs aux autres.

            Cette extrême agitation a une cause, certainement  pas notre arrivée. Certes c'est le début du week-end mais surtout de drôles de catamarans tout noir (coques mâts voiles) volent sur l'eau et ça décoiffe. Sur les voiles on peut lire PRADA, LUNA ROSA, ENERGY,  ORACLE etc..Ben oui c'est un entraînement pour une série de qualification de la prochaine coupe de l'América.

            C'est bien beau tout ce bazard mais il nous tarde d'aller rejoindre notre mouillage et d'entreprendre les démarches administratives auprès des "Customs" américains car ils sont stricts sur la procédure. Prévenir de l'arrivée par téléphone si possible ou que le capitaine descende seul à terre pour signaler l'arrivée et que l'ensemble des formalités soit effectuées dans les 24 heures suivantes en sachant qu'ils veulent voir tous les membres d'équipage et passagers et pouvoir inspecter le bateau.

  

            La marina est à Jamestown une petite ville située en face de Newport sur l'île de Conanicut reliée au continent par un grand pont suspendu . Une fois amarrés à la bouée nous descendons à terre pour téléphoner aux douanes. Très gentiment le responsable de la marina nous propose son téléphone. Au bout du fil le douanier de garde pose des questions et nous nous rendons compte que quelque chose coince. Il demande à avoir au bout du fil le responsable de la marina et nous comprenons qu'un douanier va venir à la marina pour effectuer les formalités. Une heure plus tard arrive une jeune femme en uniforme des douanes. Et commence la paperasserie. En fait nous nous sommes trompés nous aurions dû nous rendre à Newport où un quai spécial est dévolu aux bateaux de passage pour accomplir ces fameuses formalités. Tout ce passera bien malgré les 40 km effectués par la fonctionnaire, heureusement qu'elle était aimable et compréhensive. Les documents sont remplis et nous échappons à la fouille du bateau car il est sur bouée et la douanière n'a guère envie de faire de l'escalade.

            Pour naviguer aux USA, contre 19$ US, les autorités vous remettent une "cruising licence". A chaque déplacement, à chaque nouvelle destination il faut appeler les douanes pour leur signaler l'endroit où l'on s'est arrêté : port, mouillage. Pour cela on donne à l'interlocuteur au bout du fil le numéro de la licence et le nom du lieu d'arrêt. Il faut quand même savoir qu'il y a très peu de téléphones publics et qu'ils ne fonctionnent qu'avec des pièces de 25 cents : donc prévoir la provision de pièces. Vous pouvez avoir un téléphone cellulaire mais il faut que ce soit un tribande, la norme GSM ne fonctionne pas aux USA. Ce n'est donc pas une sinécure que d'avoir à se signaler mais il est préférable de le faire  car les pénalités peuvent être importantes et aller jusqu'à la saisie du bateau.

            Escale d'une petite semaine à Jamestown. Un petit ferry fait la liaison sur Newport. Si Jamestown est une petite ville balnéaire calme et sans beaucoup d'intérêt, Newport est une cité balnéaire huppée à la mode qui vit pour et par la plaisance, c'est ici que ce sont écrites de nombreuses pages de l'América's Cup. A notre passage se déroulait une qualification pour la prochaine coupe. Les stands étaient installés sur l'île de Rhode Island, petite visite car tout est très sécurisé. Pour pouvoir voir les "races" une longue queue à franchir, billets chers, et tout le public pour Oracle "of course". Les épreuves se déroulaient assez près du public mais nous avons fait l'impasse, il est vrai que nous ne sommes pas des mordus de courses entre trois bouées.

            Dans la baie de nombreux anciens J12 M naviguaient et s'étaient placés à la limite de la zone de course pour assister au spectacle avec des voiliers qui, pour la prochaine édition, ont bien évolué.

  




Captain Brian commandant du ferry et grand bavard.

Ceux-là n'ont pas oublié la pratique du dériveur.

Pas très stable ces petits catamarans quant aux

futurs 72 pieds .....

30 juin : Départ aux aurores pour Portland dans le Maine sur la côte est. Pour raccourcir la route de 140 milles nous ne passerons pas le Cap Cod mais le  Cap Cod canal 8 milles de long qui assure la passage de Buzzards Bay à Cap Cod Bay . Le tout est d'arriver au bon moment de la marée pour ne pas avoir le courant contraire qui peut monter à 4,5 noeuds voire plus en vive-eaux. 40 milles depuis Jamestown et arriver à l'heure. Le rendez-vous ne sera manqué. Le canal sera passé en moins d'une heure avec plus de 10 noeuds sur le fond. Temps beau et chaud, vent de sud-ouest 15/20 noeuds stable et régulier. Mer de moins de 1 mètre. Toute la soirée il en sera ainsi. Dans la nuit éclairée par une belle lune montante sous une voute céleste magifiquement étoilée, Noème glissera sans heurt sur une mer plate. Depuis combien de temps cela n'est-il pas arrivé? Impossible de s'en souvenir mais quel plaisir. Quasiment aucun bateau croisé dans la nuit y compris dans le rail qui mène à Boston sauf quelques rares pêcheurs entrevus loin sur l'horizon.

            L'aube apparaît à 3 heures et demi, le ciel s'éclaircit de plus en plus, prélude à une journée ensoleillée. A 10 heures le vent refuse : fin du trajet au moteur. La baie de Portland est encombrée de voiliers, bateaux à moteur filant et s'agitant en tous sens sur ce vaste plan d'eau sur lequel évoluent également de nombreux voiliers d'écoles de voile en compagnie d'énormes cargos dirigés par des remorqueurs.

            Une place a été retenue à Sunset marina par courriel mais au vu du tarif proposé (438 $ US pour trois jours) l'offre a été déclinée. La première marina à l'entrée du port propose des mouillages sur bouée pour l'équivalent de 30 € associés à un service de vedette pour descendre à terre, douches et wifi incluses. Ca ira bien pour Portland Yacht Services. La première intention était de mouiller mais impossible car tous les mouillages sont occupés par des bouées privées et il est interdit de mouiller dans le port bien qu'il y ait de la place.

























5 juillet :  Destination très populaire l'été, le Maine est un état frontalier du Canada à la nature encore préservée à l'intérieur des terres. La côte extrêmement découpée, parsemée d'innombrables îles et la belle luminosité en fait un paradis pour la navigation de plaisance mais les eaux sont malheureusement infestées par un incroyable nombre de casiers à homard déposés absolument partout, si l'on fait route au moteur il est absolument indispensable de surveiller la route pour éviter un bout dans l'hélice. Le homard s'expose à toutes les tables de Portland c'est une activité de pêche fructueuse.

            En 1609 Samuel de Champlain fonde l'Acadie qui correspond à la région de Terre Neuve et le nord du Maine. A la suite de multiples conflits l'Acadie est finalement cédée aux Anglais qui vers 1750 exterminerons et déporterons la population Acadienne (d'origine Française) vers l'Europe dans des conditions si épouvantables que la plupart d'entre-eux y laisseront la vie. Les survivants, incapables de s'adapter à leurs nouvelles conditions d'existence, repartiront vers la Louisiane rejoindre  une colonie d'Acadiens qui s'y étaient réfugiés au moment des massacres. 

            Portland la plus grande ville du Maine, 250 000 habitants n'offre pas d'intérêt particulier en dehors du vieux port et de ces quais qui attirent chaque année des milliers de touristes.

            Le temps est chaud et lourd. De nombreux orages se développent le soir. Hier soir, par exemple, il fut si violent que les festivités de l'Independance Day, en particulier le feu d'artifice, ont été remis à ce soir. Cette période orageuse devrait se calmer à la fin de la semaine, le temps devrait redevenir plus stable, ce sera l'occasion de poursuivre le voyage vers Nova Scotia avec comme port d'entrée Shelburne sur la côte sud-est.

            Portland capitale de la pêche au homard, la preuve par l'image.






















            7 juillet : lever à 5 heures du matin pour aller faire le plein de gazole (moins cher qu'au Canada) et il fait déjà grand jour. Dès le départ un vrai gymnkhana s'engage avec les toujours innombrables casiers mouillés anarchiquement dans la baie et les divers chenaux. Il faut rester vigilants pour éviter d'en accrocher un. Vent de sud-ouest 15/18 noeuds, mer belle, soleil voilé. Le beau temps persiste. Le gennaker est envoyé et restera à poste toute la nuit car le vent est faible. Au petit matin une vedette des gardes-côtes canadiens viendra faire un petit tour de Noème, les deux occupants nous saluerons. Un appel sur la VHF pour leur demander ce que nous devons faire. En réponse ils nous souhaiteront tout simplement une bonne journée sans autres formalités. Le vent va encore s'atténuer, la progression est molle. Comme il continue à faire beau la prochaine escale sera Halifax, il n'y aura pas d'escale à Shelburne. La seconde nuit en mer sera tout aussi agréable. Quelques rares bateaux seront croisés et encore d'assez loin.


            9 juillet : à 14 heures le chenal d'accès d'Halifax est devant l'étrave. Le vent s'est renforcé à 17/20 noeuds, la mer est un peu agitée avec tous ces haut-fonds avoisinants.

            Halifax capitale de la Nouvelle-Ecosse fondée en 1749 est une grande ville portuaire installée dans le deuxième plus grand port naturel du monde. De nombreuses maisons géorgiennes aux murs de briques rouges bordent les rues. Des immeubles modernes occupent le centre ville et lui donne une impression de modernisme dynamique. C'est la plus peuplée des villes des provinces atlantiques.

            Au centre ville, en face du musée maritime, les quais ont été amménagés et les bateaux de passage peuvent s'y amarrer. Si le stationnement est gratuit la journée une redevance est appliquée pour ceux qui y passent la nuit. Une fois amarrés la première démarche est d'appeller le centre téléphonique des douanes qui gèrent l'entrée des voiliers de plaisance au Canada. Seul le capitaine peut descendre à terre. Une fois la communication établie votre interlocuteur vous demande les mêmes renseignements que partout ailleurs dans le monde et à la fin de l'entretien vous annonce que des douaniers vont passer à bord pour compléter les formalités. Une heure plus tard environ, deux douaniers montent à bord, posent une ribambelle de questions avant d'aller inspecter discrètement le bateau. Nous n'aurons pas droit aux questions sur le tabac et l'alcool du bord (de toute façon nous n'en avons pas) mais ils seront curieux de connaître nos revenus financiers pour savoir si nous pouvons assumer pécunièrement notre séjour chez eux et ce que nous avons comme aliments et sous quelle forme (seul les conserves sont tolérées). Finalement ils nous délivrent un numéro de permis de séjour pour trois mois, à renouveler éventuellement avant de nous souhaiter de bonnes vacances et de se retirer.

            10 juillet : La place de port étant onéreuse (66 euro pour la nuit) nous décidons de changer d'amarrage. Une place sur corps-mort au fond de la baie de Bedfort Basin au Dartmouth Yacht Club pour quelques jours dans un cadre charmant nous ira très bien.




















            


            

            14 juillet : Location d'un véhicule et arrivée de Claire, la soeur de Marie-Hélène, qui rejoint le bord pour une dizaine de jours. L'avantage d'être motorisé c'est de pouvoir visiter l'intérieur de la région où l'on a fait escale et ne pas se contenter simplement des villes côtières et du littoral. Bien souvent l'intérieur est totalement différent de ce que l'on peut rencontrer en bordure de mer.

            A voir à Halifax : -le vaste Musée maritime de l'Atlantique très ludique avec la reconstitution d'un shipchandler de 1900, un volet important sur l'histoire des câbliers (la pose de ces câbles à travers l'Atlantique permit de raccourcir de f'açon extraordinaire la rapidité de diffusion des informations, un premier changement dans les communications interplanétaires), une grande page du naufrage du Titanic et surtout ne pas manquer la visite de l'Acadia,  un navire hydrographique construit en 1913 et  à partir duquel les géographes cartographièrent pour la première fois l'Articque.

            - Le musée canadien de l'immigration du quai 21 :  c'est ici que débarquèrent dans l'espoir d'une vie meilleure, de 1928 à 1971, plus d'un million d'immigrants dont les paroles sont merveilleusement conservées et commentées.

            - La citadelle puissante forteresse qui défendait la ville. En été visites par des guides en costumes d'époque et à midi tapante reconstitution d'exercises militaires d'époque accompagnés de moult coup de fusil et coup de canon, pour l'ambiance.

            



 

            Par la mer de nombreuses baies procurent des mouillages superbes et isolés. Mouiller dans le port de Lunenburg,  descendre pour visiter cette petite ville et port de pêche actif aux maisons colorées accrochées à flanc de collines, classée au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1995, est un vrai plaisir. Rendre visite au petit port de Peggy's Cove peuplé d'une soixantaine d'habitants, port aménagé au milieu d'une crique encombrée de rochers et des quais brinquebalants bordés de vieux hangars en bois décrépit qui abritent quelques rares bateaux de pêche, est surprenant. Prendre un mouillage à Rogue's Roost (44°28.3' N - 63°45.14W) un des plus beau mouillage de la Nouvelle-Ecosse est reposant de solitude.

            Une météo exceptionnelle pendant ces 15 jours, un grand beau temps et une chaleur avoisinant les 28/30°C. De quoi apprécier encore plus tous ces mouillages isolés, sauvages et déserts. Aucun bruit hormis ceux de la nature environnante (cris d'écureuils, chants d'oiseaux, vent dans les frondaisons). Un petit bémol le soir car tous ces mouillages sont infestés de moustiques.














            19 juillet : Retour sur Halifax le temps de profiter d'un Tall ship,  c'est- à-dire un rassemblement de vieux gréements (essentiellement venus des US ) prévu du 19 au 22 juillet. Ces vieux grééments, histoire de la marine à voile, sont toujours un plaisir pour les yeux. On imagine les manoeuvres nécessaires pour manipuler toutes ces voiles et hisser la voilure dans la mâture. Que penser des manoeuvres de réduction de cette même voilure dans le mauvais temps? La vie sur ces voiliers était dure, coriace et les marins endurants.

            Tous ces voiliers redonnent un peu à Halifax son aspect d'antan pour quelques jours.  Affluence importante pour visiter tous ces bâtiments, mais malheureusement la visite bien souvent se limite au pont. Il est bien dommage de ne pouvoir apprécier les agencements et les installations qui faisaient la vie quotidienne des marins qu'ils soient pêcheurs, militaires ou marchands.

Banc et drapeau Acadien